it's in the past (nina)

"can we talk now?"

Ça fait maintenant 3 mois que j'ai déménagé ici. Je me suis enfin installé et je me sens vraiment bien. Je n'ai croisé Nina que une ou deux fois. Chaque fois, on ne faisait que se saluer du regard. J'ai voulu lui écrire à plusieurs reprises, mais je n'ai rien fait, je me suis dit que si elle voulait m'écrire, elle le ferait. Il est vingt heures quand je sors pour aller travailler. J'ai deux job, une dans une animalerie et l'autre de soir dans un bar. Nina est dehors, elle attend dans l'entrée. Il fait froid, c'est la tempête dehors. « Ça fait longtemps que tu attends? » Elle ne m'avait pas vu arriver, Nina sursaute.

"can we talk now?"

Il fait un temps glacial dehors. J'suis là à attendre mon taxi pour me rendre chez Olive, mais il n'arrive pas. Je me demande si j'ai donné la bonne adresse. Merde. Et puis, sans m'avertir, sans m'y attendre, j'entends quelqu'un me parler. Je sursaute, évidemment. Il fait noir, il est tard. C'est Cameron. Qu'est-ce qu'il me veut, lui? Il me demande si ça fait longtemps que j'attends. Pourquoi ça l'intéresse? « Peut-être 10 ou 15 minutes je dirais... » J'ai pas envie de me plaindre, mais bordel que j'ai froid.

"can we talk now?"

Elle dit que ça fait 10 ou 15 minutes qu'elle attend. À la voir grelotter, je me dis que ça doit être depuis plus longtemps. Je fais quoi, je rentre ou bien je discute avec elle un peu? Elle semble vraiment avoir froid. J'ai le reste de ma soirée, alors je lui propose si elle a besoin que je l'amène quelque part avec ma voiture. « Tu vas loin? Je peux te déposer ou tu veux. » Je m'attends évidemment à ce qu'elle me dise non. Je suis pas là pour l'embêter. « Ça me ferait plaisir... il fait vraiment froid. »

"can we talk now?"

J'ai l'air d'une vraie cruche, à attendre ce putain de taxi. Il faut toujours que ça arrive. Allez, taxi. Cameron reste là, je veux qu'il s'en aille. Il doit me juger totalement. Le voilà qui me demande si je veux qu'il me dépose quelque part. « Hum... non ça va j'attends mon taxi. Il devrait arriver d'une minute à l'autre... » Je dis, avec les mains dans mes poches de manteau. J'aurais dû mettre une tuque. « Bon d'accord. C'est à quelques rues d'ici, près de l'épicerie Jones. On y va? » Plus vite on est parti, plus vite il me laissera tranquille. Et je mourrai pas de froid.